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Le chardon est considéré comme une plante envahissante. Il est doté de profondes racines à la croissance rapide. Ces spécificités lui permettent de proliférer dans le jardin, y compris sur un sol pauvre. Plusieurs méthodes existent pour l’éradiquer. Les équipes Barenbrug vous expliquent comment se débarrasser des chardons de manière durable.

Quels sont les différents types de chardons ?

De nombreux propriétaires de jardin cherchent à détruire les chardons, d’autres les apprécient pour orner leurs massifs. « Chardon » est en réalité un terme générique utilisé pour désigner des espèces à épines de la famille des Asteraceae. Il ne s’applique pas à une espèce en particulier. Il en existe de nombreuses variétés dont voici les plus communes :

  • Les chardons géants Eryngium giganteum atteignent jusqu’à un mètre  de hauteur. Ils sont utilisés dans les massifs. Les jardiniers les apprécient pour leur feuillage argenté.
  • La variété Eryngium compte d’autres espèces. L’Eryngium alpinum blue star est par exemple privilégié dans les massifs rocailleux. Il se distingue par ses nuances métalliques et son feuillage découpé.
  • Les cirses des champs, dits « Cirsium Arvense », sont eux aussi considérés comme des chardons. Ils poussent dans les prairies.
  • Le chardon-marie (Silybum marianum) est une plante médicinale (action sur le foie). Elle se développe dans les jardins, elle peut s’étaler sur une surface d’un mètre  environ.
  • Le panicaut à feuilles planes (dit « Eryngium planum ») est une plante vivace aux feuilles bleutées. Il se développe de juillet à octobre.

Pourquoi le chardon se développe-t-il sur une parcelle ?

Le chardon des champs, aussi appelé Cirsium arvense, est une espèce végétale très commune en France. Reconnaissable à ses fleurs violettes, il est capable de proliférer sur tous les types de sol :

  • Il apprécie les terres fertiles, les espaces cultivés où il trouve des conditions favorables à son développement : un sol argileux et frais.
  • Le chardon fait partie des plantes bio indicatrices. Sa présence sur une parcelle peut aussi indiquer une détérioration de la qualité des sols ou un tassement. Le chardon cirse des champs s’installe sur des prairies asphyxiées, avec un sol trop travaillé ou trop pâturé. Les excès d’eau et d’azote liés au surpâturage ou à une trop grande compaction lui sont bénéfiques.

Cette adventice s’installe dans les cultures, les vergers, les prairies comme dans les jardins. Elle est souvent associée au pissenlit. Ce dernier se développe dans les mêmes conditions : sur un sol argileux, humide, parfois trop enrichi en fertilisants azotés.

Le chardon, une plante à forte propagation

Dès sa première apparition sur votre terrain, le chardon commence sa prolifération. Il fabrique entre 5 000 et 40 000  graines par pied. 200 à 300 d’entre elles sont ensuite capables de germer. Elles sont produites par les boutons floraux (de type aigrettes plumeuses) entre juin et juillet. Leur propagation est favorisée par le vent qui peut les transporter sur plusieurs centaines  de mètres.

En parallèle, la plante développe un système racinaire vertical profond, associé à des rhizomes latéraux horizontaux. L’ensemble produit de nouvelles pousses. En deux à cinq ans , l’invasion de chardons est importante. La plante forme des colonies très difficiles à éradiquer.

Une plante dotée d’importantes réserves

En plus de son mode de propagation aérienne, le chardon de pelouse ou de jardin dispose de réserves. Ses racines grandissent de deux à quatre  mètres par an. Sur chaque mètre, la plante peut créer jusqu’à huit  nouvelles pousses.

Les graines sont quant à elles capables de survivre plusieurs années. Enfouies dans la terre, elles peuvent rester à l’état de dormance pendant 10  ans.

Pourquoi est-il important de se débarrasser du chardon ?

Capable de coloniser le jardin, les cultures, en seulement quelques années, le chardon pose plusieurs problèmes :

  •  Sa présence sur une parcelle concurrence les autres plantes. Il capte l’eau, la lumière, et les nutriments du sol. Il étouffe les autres espèces. Il fait baisser le rendement des espaces cultivés (trois pieds au mètre carré entrainent une diminution de rendement de 15 %) .
  • Les chardons sont incompatibles avec le pâturage. Une prairie colonisée par cette adventice devient inutilisable. Les épines des chardons des champs ou des jardins ne sont pas appétentes pour les animaux.
  • Ces mêmes épines sont désagréables dans un jardin. Elles sont irritantes, elles peuvent occasionner des gênes pour les habitants, leurs animaux de compagnie.

Comment détruire les chardons de manière naturelle ?

Pour agir efficacement contre cette plante vivace, il est important de travailler en amont de la montée en graines, au début du printemps.

Désherbage manuel ou désherbage thermique ?

Si l’apparition des chardons est récente, le désherbage manuel comme thermique est efficace. Munissez-vous de gants épais, travaillez au printemps, sur de jeunes pousses. Il existe des outils spécifiques dédiés à ce travail : désherbeur manuel ou couteau désherbeur. Brûler la plante permet aussi de l’éliminer. Il convient cependant de ne pas utiliser cette technique par temps sec, au risque de détruire la végétation alentour.

L’arrachage manuel du chardon reste cependant inefficace dans la plupart des cas, lorsque l’apparition de ces adventices est ancienne. Il peut même être contre-productif. Coupés, les rhizomes présents au niveau des racines reforment aussitôt de nouvelles pousses. L’arrachage booste le développement de la plante.

Faucher régulièrement pour éliminer les chardons

Il est conseillé de délaisser l’arrachage au profit du fauchage (via la tonte de la pelouse par exemple). Répété plusieurs fois au début du printemps, il prive les chardons de leurs réserves racinaires. La plante ne parvient plus à réaliser sa photosynthèse en surface. Elle s’affaiblit. Cette action s’effectue lorsque le pied du chardon mesure 15 à 20 cm, avant sa floraison. À cette période, les graines ne sont pas présentes. Elles ne se dispersent pas.

Après le fauchage, à partir de mai-juin, la plante est fragilisée. Remplir sa tige d’eau entraîne son pourrissement. Il est conseillé de l’arroser plusieurs fois par semaine ou de laisser la pluie s’en charger. Elle finit par dépérir naturellement.

Tuer le chardon via une privation d’oxygène

Autre technique efficace : asphyxier la plante grâce à une bâche opaque. La parcelle couverte est privée de lumière. Les adventices qui s’y trouvent ne peuvent plus faire leur photosynthèse, elles puisent dans leurs réserves pour survivre. Après quelques semaines, elles dépérissent.

Bon à savoir : des produits de cuisine sont utilisés pour lutter contre les chardons
Certains jardiniers versent de l’eau salée ou du vinaigre blanc sur les pieds coupés. Ces produits assèchent et empoisonnent la plante. Ils sont toutefois à utiliser de manière ponctuelle, sur une petite surface. Loin d’être anodins, ils agissent en effet sur la qualité des sols. Ils sont néfastes pour la biodiversité, tout comme les produits chimiques désherbants.

Comment éliminer les chardons de manière définitive dans le jardin ?

S’il est possible d’éradiquer à la main le chardon au début de son apparition, il devient ensuite difficile d’en venir à bout par cette technique. Seuls de profonds changements au niveau du sol peuvent vous permettre d’y parvenir. Ils préviennent aussi sa réapparition.

Implanter des plantes concurrentes

Une pelouse colonisée par des chardons est asphyxiée. L’herbe ne pousse plus uniformément, des zones entières sont recouvertes par l’adventice (ronds de chardon). Il peut alors être intéressant de planter des espèces végétales robustes, capables d’entrer en concurrence avec cette plante vivace. C’est le cas de certaines graminées ou légumineuses :

  • Le seigle, le Ray-Grass d’Italie ou la vesce étouffent le chardon. Ils se sèment à l’automne. Utilisées ici comme engrais vert, ces espèces se développent vite. Elles occupent la parcelle, enrichissent les sols et contribuent à l’ameublir la terre. Le chardon ne parvient plus à s’installer.
  • La luzerne entre aussi en concurrence avec les chardons. Grâce à ses racines profondes, elle bloque l’enracinement du chardon.
  • Une pelouse dense et homogène lutte contre le développement des chardons. Les plantes ne disposent pas d’assez de place pour s’implanter.

Enrichir le sol avec du compost et l’aérer

Le chardon se développe dans un sol compact, lourd. Ajouter du compost, travailler la surface pour l’aérer, limite l’implantation de cette adventice. Il est par ailleurs utile de couvrir un sol nu par des espèces dites de couvre-sols. Les graines de chardon ne peuvent plus s’implanter sur la parcelle. Utilisez pour cela la luzerne, elle est très efficace.

Se débarrasser du chardon demande du temps, de la patience. Il est important d’intervenir au début du printemps (jusqu’en mai), avant la formation des graines. Le fauchage est la méthode la plus efficace. Couper les tiges de la plante sans les arracher limite le développement des racines. Les réserves de la plante s’épuisent, elles ne lui permettent plus, ensuite, de grandir. Le plus souvent, le chardon se développe le long des chemins forestiers, dans les cultures ou les prairies. Il n’est pas rare de le trouver dans les haies, les fossés. S’il apparaît dans une pelouse, il est nécessaire d’agir rapidement. Seul un gazon dense, en bonne santé, est capable de lui résister.