Le terme mulching signifie paillage en anglais. Il fait référence à une technique de tonte particulière. Lors de l’entretien des pelouses, l’herbe est finement broyée puis laissée sur le sol. Elle recouvre le terrain, forme une couche de matière organique. Cette pratique offre de multiples avantages, mais aussi quelques inconvénients. Les équipes Barenbrug les détaillent et vous livrent leurs conseils.
Qu’est-ce que le mulching ?
Inventée dans les années 1980 par un Canadien, la technique du mulching facilite l’entretien des espaces verts. La tondeuse utilisée pour mulcher combine une lame à double surface de coupe, des ailettes, et un carter moulé en un seul morceau. Elle ne dispose pas de bac de ramassage. L’herbe est coupée plusieurs fois afin d’être broyée, puis déposée sur le sol. Elle se mélange au gazon, et le nourrit en se décomposant.
Bon à savoir : toutes les tondeuses ne sont pas équipées pour mulcher. Sur certains modèles standards, il est possible d’ajouter un kit mulching pour tondeuse. Il se compose d’une lame adaptée à cette technique ainsi que d’un obturateur. Ce dernier remplace le bac de ramassage. Il laisse passer l’herbe hachée en paillis.
Comment fonctionne le mulching ?
La lame mulching de la tondeuse coupe le gazon lors de son passage. Les brins d’herbe sont ensuite poussés dans le carter par les ailettes. Ils sont maintenus en sustentation (force capable de maintenir l’herbe à quelques millimètres de la lame). La forme spécifique du carter de la tondeuse crée cette dépression d’air. Les brins y sont bloqués pour être recoupés plusieurs fois. Ils sont transformés en un fin paillis. Ce système est utilisé sur les modèles haut de gamme, professionnels, mais aussi sur les robots tondeuse.
Mulching naturel ou artificiel ?
Mulcher permet de protéger le sol, de l’isoler du froid ou des intempéries. Le paillage déposé au sol sert de barrière protectrice. Cette technique est utilisée par les particuliers dans le but de protéger des massifs. Elle est aussi pratiquée en permaculture.
Le paillis peut être de plusieurs types, selon les besoins des exploitants :
- Lors de la tonte d’une pelouse, il est possible de couvrir le terrain des résidus d’herbe. Ils sont une excellente source de nutriments. Lors de leur décomposition, ils libèrent de l’azote, du phosphore, du potassium. Au contact du sol, ces éléments agissent sur le bon développement des végétaux au niveau de leurs racines.
- D’autres déchets verts permettent de protéger la surface de la parcelle : feuilles mortes, écorces ou copeaux de bois, foin. Ces végétaux enrichissent le substrat en carbone. La présence de cet élément enrichit le sol.
- Certains exploitants utilisent des matières inorganiques comme des graviers, des toiles ou des films plastiques. Le paillage plastique est par exemple privilégié sur les exploitations légumières. Il stabilise le taux d’humidité dans le sol, il crée des conditions de développement favorables à certaines espèces fragiles (melon, fraises, salades, etc.).
Quels sont les avantages du mulching ?
Utilisée par les particuliers comme les paysagistes, la technique du mulching offre de multiples avantages. Les principaux sont : un gain de temps, la fertilisation naturelle des sols, une lutte efficace contre l’érosion.
Mulcher améliore la qualité du sol
Le paillis obtenu grâce au mulching enrichit le sol en nutriments. La croissance des plantes est favorisée, l’entretien des terrains est facilité. Lorsque l’herbe se décompose, elle favorise l’activité biologique. Elle libère des éléments nutritifs comme l’azote, le phosphore, le potassium. Captés par les plantes, ils participent à leur développement.
Ces éléments nutritifs azotés contribuent aussi à l’essor de micro-organismes (champignons, bactéries), eux-mêmes essentiels à la bonne santé du sol. En présence de ces actifs, les bactéries proches des racines des végétaux agissent plus efficacement. Elles facilitent par exemple l’absorption des nutriments par les végétaux via des nodules. Il s’agit d’un phénomène de symbiose entre la plante (légumineuse) et les micro-organismes fixateurs d’azote.
Le mulching organique a un autre avantage : il augmente la porosité du sol. L’eau pénètre plus facilement en profondeur, tout comme les nutriments. Ces conditions sont optimales, elles limitent les risques d’inondation des parcelles, elles favorisent la croissance des racines des végétaux.
Le mulching de pelouse réduit la dépendance aux engrais chimiques
Utiliser l’herbe coupée finement comme paillis permet de réduire l’apport d’intrants chimiques (engrais, pesticides ou herbicides). Le paillage obtenu nourrit naturellement le sol. Il lutte également contre les adventices. Les brins d’herbe déposés au sol privent les plantes envahissantes de lumière. Le développement des espèces nuisibles est ralenti. La pelouse reste homogène, verte, tout au long de l’année. Elle garde sa densité au fil des saisons.
Bon à savoir : Anticipez la montée en graines des adventices avant la tonte. La colonisation de la pelouse par des adventices demande une attention particulière. Dans ce cas particulier, il est conseillé de procéder à la tonte avant ou après la montée en graines de ces plantes. Dans le cas contraire, vous risquez de les disséminer sur toute la parcelle en dispersant le paillage.
Le paillis : un protecteur en cas de sécheresse
Formé par les résidus de tontes successives, le paillis agit comme une barrière de protection. Il bloque l’humidité à la surface du sol, limite le phénomène d’évaporation. En période sèche, les besoins en arrosage sont réduits. Cet avantage est obtenu avec le mulching comme avec le paillage classique réalisé à partir de foin, d’écorces ou de copeaux de bois.
La tonte mulching protège le terrain de l’érosion
Exposé aux intempéries, le sol se détache, se déplace. La couche arable (la plus fertile) est emportée. La parcelle voit alors sa productivité baisser, elle s’appauvrit. Le mulching limite ce risque. Le paillage déposé en surface retarde l’action du vent, de la pluie. Il est très efficace sur les terrains les plus exposés, en pente par exemple.
Mulching : une meilleure gestion des déchets verts
Laisser les résidus de tonte sur le sol facilite l’entretien de la parcelle. Le ramassage de l’herbe de la tondeuse est évité, tout comme son traitement (recyclage, valorisation en compost). Cela représente un important gain de temps, une réduction du volume de déchets verts à gérer.
Les inconvénients du mulching
Les avantages du mulching de gazon sont nombreux. Il existe néanmoins quelques inconvénients liés à cette technique de tonte. Mal réalisée, elle peut entraîner des excès d’humidité. Le risque est alors de voir apparaître des espèces nuisibles.
Une fréquence de tonte élevée
La pratique du mulching impose des coupes fréquentes (au minimum une fois par semaine). Si la pelouse est haute, les dépôts obtenus sont trop nombreux. Dispersés en grande quantité sur le sol, ils risquent d’étouffer le gazon, d’entraîner son pourrissement ou l’apparition de champignons inesthétiques. Il est indispensable de tondre la parcelle une à deux fois par semaine de mars à septembre.
L’apparition de nuisibles
Déposées sur le sol, les mottes d’herbe coupée retiennent l’eau. Cet excès d’humidité peut favoriser l’installation de certains ravageurs (insectes nuisibles, rongeurs). Les limaces, les escargots apprécient par exemple le paillage mulching. Ces quelques centimètres de matière organique leur offrent un environnement humide, capable de les protéger des prédateurs. Lors de leur passage, ils se nourrissent de l’herbe enracinée, ils peuvent l’endommager.
Un risque d’asphyxie des plantes
Le mulching apporte des nutriments naturels à la pelouse mais il peut aussi l’asphyxier dans certains cas. Mal réalisée, cette technique bloque l’apport d’oxygène dans le sol. La présence d’un paillis épais, par motte, limite la circulation de l’air. L’oxygène ne pénètre plus en profondeur, les racines des plantes en souffrent.
Nos conseils pour réussir le mulching de votre gazon
La réussite du mulching nécessite une rapide préparation du sol, le respect de quelques règles. La tondeuse utilisée doit être adaptée à cette technique. Dotée d’un carter lisse, elle est capable de bloquer l’herbe au-dessus de la lame pendant plusieurs secondes. Les brins sont ainsi hachés finement puis libérés. Voici quelques conseils pour optimiser la tonte mulching d’une parcelle.
Réaliser le mulching sur une herbe sèche
Il est recommandé de ne pas tondre une pelouse humide avec cette technique. L’herbe mouillée se compacte. Mal broyée, elle ne se disperse pas sur le sol, elle forme des mottes. Elle engendre alors des excès d’humidité. Sous ces amas apparaissent des zones d’asphyxie de la pelouse. L’herbe meurt.
Des tontes fréquentes dès le début de la saison
Il est conseillé de multiplier les tontes dès le début du printemps (tous les quatre à six jours). Le mulching ne fonctionne pas sur une herbe trop haute. Au-delà de 8 à 10 cm, la tondeuse rencontre des difficultés. Elle ne hache pas efficacement les brins d’herbe. Nous vous recommandons de ne pas laisser l’herbe monter. Privilégiez au contraire des passages fréquents, sur une herbe de quelques centimètres.
Une coupe précise de la pelouse
Couper un tiers de la hauteur de l’herbe lors du passage de la tondeuse est essentiel. Ce réglage est idéal pour offrir une belle homogénéité à la pelouse. Cette hauteur est par ailleurs suffisante pour garder une bonne humidité, elle-même nécessaire à la dégradation du paillis, à la fertilisation du sol.
Un nettoyage du sol
En amont de la coupe, prenez soin de retirer les débris présents sur le sol. Les branches, cailloux ou objets laissés sur le terrain risquent d’endommager la lame, le moteur ou le carburateur de la tondeuse.
La préparation du terrain avant la première tonte
Les résidus déposés sur le sol après le mulching peuvent créer un feutrage au fil des passages. Cette accumulation de végétaux étouffe les plantes avec le temps. Afin de l’éviter, il est nécessaire de scarifier le terrain deux fois au cours de l’année : avant la première tonte, avant les premières gelées. Ce nettoyage permet de laisser passer l’air, l’eau, dans le sol. Le mulch se décompose plus vite.
Mulcher : une pratique réservée aux pelouses robustes
La technique du mulching n’est pas adaptée à un gazon récemment implanté. Le paillis peut gêner son enracinement. Il bloque son oxygénation. Réservez cette pratique à une pelouse déjà développée, bien enracinée.
Des réglages de tondeuse adaptés au mulching
La vitesse de coupe de la tondeuse en détermine l’efficacité. Lors du mulching, il convient de garder une vitesse rapide. La rotation des lames parvient ainsi à broyer finement l’herbe fraîche.
Changer le sens de coupe entre deux passages est recommandé. La répartition des résidus de tonte est plus homogène. Cette bonne dispersion des brins d’herbe facilite ensuite leur décomposition, donc la fertilisation du sol.
Il est enfin conseillé de nettoyer la tondeuse après chaque utilisation. Le carter et les lames doivent être débarrassés des résidus végétaux. Dans le cas contraire, l’aspiration de l’herbe comme sa coupe pourraient être moins efficaces.
La tonte de la pelouse représente 1,5 à 2 kg d’herbe coupée par mètre carré et par an. Selon la taille de la parcelle, ces résidus peuvent atteindre plusieurs centaines de kg, voire une tonne. Ils représentent un important volume de déchets verts à traiter. Le mulching offre une alternative de choix. Cette technique transforme les brins d’herbe en une ressource précieuse. Disposée en paillis, cette matière organique améliore la qualité du sol. Elle limite l’utilisation d’intrants chimiques, la consommation d’eau. Durable, le mulching est aujourd’hui recommandé chez les particuliers, mais aussi pour les professionnels et les exploitants agricoles. En France, de plus en plus de communes envisagent de rendre le mulching obligatoire.