Pour répondre aux nouvelles attentes sociétales, de nombreux professionnels ont adopté des techniques de gestion différenciée des espaces verts. Ces pratiques consistent à appliquer des pratiques différentes pour chaque espace. Décryptage.
La gestion différenciée : un nouveau contrat social pour les espaces verts
Améliorer le climat dans les villes, réduire ou supprimer les applications phytosanitaires, améliorer la qualité de l’air et des eaux de ruissellement, réduire l’empreinte carbone… Les espaces verts polarisent aujourd’hui de multiples attentes additionnelles en plus de celles qu’on leur portait traditionnellement.
L’émergence de politiques de bien-être et de santé globale (One Welfare et One Health, Un seul bien-être et une seule santé en français) conduit aussi à penser les espaces verts comme des éléments intégrés et interdépendants du bien-être et de la santé à différents étages (sol, plantes, eau, air, hommes, animaux, ville, société …).
Le contexte actuel fait que le contrat social lié à la gestion de ces espaces est aujourd’hui bouleversé. Ce changement a des incidences directes sur la gestion de ces espaces. Des politiques zéro phyto sont notamment appliquées. De nombreuses communes et collectivités territoriales, proscrivent ainsi l’emploi de produits et d’engrais de synthèse.
La gestion différenciée fait partie des solutions
Pour répondre à un coût raisonnable à des attentes sociétales multiples et complexes, la technique dite de « gestion différenciée des espaces verts » a fait aujourd’hui ses preuves.
Concrètement, cette pratique de gestion différenciée vise à moduler au sein du même espace, les pratiques comme la tonte, la fertilisation, le désherbage, la taille ou l’arrosage.
L’espace vert est ainsi divisé en plusieurs parties qui recevront chacune un niveau différent de gestion allant du plus intensif au plus extensif.
- Les efforts sont concentrés là où c’est le plus nécessaire (agrément, mise en valeur patrimoniale, sport, sociabilité, pédagogie, etc.).
- L’entretien des autres espaces est en revanche volontairement limité.
Ce faible niveau d’intervention vise des fonctions comme la préservation de la biodiversité, la gestion des pollinisateurs, la régulation bioclimatique, la restauration de la fertilité des sols… La gestion différenciée des espaces verts devient ainsi logiquement le théâtre de nombreuses synergies biologiques grâce à une diversité d’écosystèmes favorable à un accroissement de la biodiversité.
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Pour que les synergies jouent au mieux, quelques principes de base peuvent être appliqués.
En premier lieu, la biodiversité est toujours plus forte lorsqu’elle dispose d’écosystèmes de transition.
Entre une partie arborée et une partie ouverte, il est donc favorable d’installer des milieux de transition (un écotone) avec des arbustes ou des bosquets. Des corridors écologiques peuvent être aménagés pour laisser communiquer la biodiversité.
Les espaces les plus ouverts - prairie et gazons, méritent cependant un certain niveau d’entretien. Les prairies naturelles ou jachères fleuries sont fauchées au minimum une fois par an.
Rappelons que dans la nature, l’écosystème de prairie est entretenu de façon vertueuse par l’action des herbivores. Dans un espace vert, des actions ciblées comme la fauche ou l’éco-pâturage permettent ainsi à l’écosystème de se régénérer.
L’écologue Allan Savory, père de la gestion holistique (c’est-à-dire globale) des pâturages a ainsi démontré que le pâturage de la savane par les éléphants était paradoxalement le meilleur moyen de lutter contre l’avancée du désert.
La fonction de régulation bioclimatique des espaces verts est liée quant-à elle à la transpiration d’eau par les feuilles (évapotranspiration) lors de la photosynthèse. Cette fonctionnalité sera gérée dans un espace vert en préservant des arbres et arbustes capables de puiser l’eau en profondeur. Les couverts herbacés à enracinement profond (par exemple la fétuque) et dont le couvert végétal est coupé suffisamment haut, peuvent remplir de façon efficace des fonctions de régulation bioclimatique. Ce faisant l’humidité et la fraîcheur sont maintenus dans les sols qui conservent leur activité biologique même en été.
Les collectivités s’emparent du sujet de la gestion différenciée des espaces verts
La gestion différenciée des espaces verts est déjà une réalité pour de nombreux professionnels du paysage et les collectivités territoriales. Souvent, les acteurs définissent différents niveaux de gestion ciblés (du plus intensif au plus extensif) et délimitent ces îlots sur une carte.
Le conseil départemental des Hauts-de-Seine sépare par exemple les espaces en quatre catégories. Des plans de gestion paysager fournissent aux personnes chargées de l’entretien la marche à suivre pour chaque type de gestion.
Le changement de gestion de l’espace aboutit inévitablement à un changement d’aspect des lieux. Pour accompagner ce changement, un travail de communication est souvent nécessaire. Les panneaux constituent une bonne approche, de même que le dialogue. L’installation de jachères fleuries est aussi un excellent support. Attractives visuellement, ces jachères fleuries peuvent - lorsque cela s’y prête, permettre aux promeneurs de cueillir leurs propres bouquets.
Des semences adaptées à la gestion différenciée des espaces verts
Le choix des espèces et des couverts à implanter en gestion différenciée des espaces verts a toute son importance. Pour réduire les besoins en eau, il est préférable de se porter vers des graminées à forte capacité d’enracinement et à besoins réduits. Les espèces de prairies non fauchées peuvent mériter d’être choisies pour leurs fonctions mellifères ou ornementales par exemple.
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